II. La coupe syllabique. 2 ñòðàíèöà
Ex. :ìåòë´à [è ] - « e » glisse vers « i » ; ç´àâòðàê [ ∂] – « a » est réduit ;
bêtise –« e » glisse vers « e » fermé.
Mais le sens reste invariable dans les 3 mots. Mais si nous omettons « ò » (ìåëà), «ê » ' (çàâòðà), changeons «ê » en « a » (bêtise – il bâptise) – le sens change.
L’apparition d’une nouvelle variante du phonème donné sous l’influence des sons contigüs porte le nom de l’alternance de position.
Ex. : Les voyelles longues deviennent brèves dans les syllabes non accentuées ; en russe – la réduction des voyelles inaccentuées.
Il ne faut pas confondre les consonnes géminées el les consonnes longues. Ces dernières apparaissent lorsqu’il y a l’accent emphatique dont elles sont un élément essentiel. (Il n’y a pas de fléchissement de la voix pendant leur prononciation).
Ex. : « Le Corbeau et le Renard » : - « que vous êtes"joli ! » etc
Liaison, Syllabation, Enchaînement
I . La liaison est le changement de la forme phonétique d’un mot devant la voyelle initiale du mot suivant. Elle consiste en : I) – ce qu’on prononce la consonne finale du mot généralement muette, et 2) - en ce qu’on la joint à la voyelle initiale du mot suivant.
L’origine de la liaison : dans latin vulgaire (populaire) d’où le français tire son origine, toutes les consonnes finales se prononçaient. Le français moderne a conservé quelques vestiges de cette norme ancienne.
Ex. : jadis ; hélas ; plus (parfois) ; bref ; moers ; etc
( nouv. tradition : but ; août ; en fait etc)
En ancien français commence l’amuïssement de toutes les consonnes finales. On observait les règles suivantes de la prononciation des consonnes finales :
1) – devant une pause toute consonne finale se prononçait en s’assourdissant : un homme grant
(d > t) ; j’en ai sis (z >s)
2) - toute consonne finale se trouvait amuïe devant un mot commençant par une consonne (vers la fin du XII siècle). Cette prononciation est généralisée dans le français moderne.
3) - toute consonne finale se prononçait sonore devant un mot à voyelle initiale.
Ex. : neuf [ > v] ans (f >v)
La liaison est le vestige de cet état de choses, aujourd’hui prèsque entièrement disparu.
Au cour de l’évolution du français les conditions de la liaison changent.
L’amuïssement des consonnes finales en ancien français a abouti au XVI-e siècle à ce que dans le langage courant on s’est trouvé obligé de prononcer plusieurs voyelles de suite.
Ex. : On avait àaller au travail.
il aàaller au travail.
Papaaàaller au travail.(à l’école)
Telle était l’évolution naturelle de la langue.
Ce phénomène était apellé l’hiatus. Mais dès la seconde moitié du XVI-e siècle les poètes et les grammairiens se prononcent contre l’hiatus. Selon ces savants, l’hiatus viole les lois phonétiques de la langue française et rend la prononciation extrêmement difficile. C’est pour éviter l’hiatus que les savants ont introduit la liaison, c–à–d, ils sont revenus artificiellement à la norme de la prononciation des consonnes finales en ancien français.
( Surtout est connu Malherbe (1555 – 1628) qui proscrivit l’hiatus de la poésie).
Ils implantaient la liaison très énergiquement croyant qu’elle est nécessaire pour la raison d’euphonie. Mais les poètes et les grammairiens tombaient en erreur prétendant que l’hiatus était étranger au français. Il est facile à prouver que l’hiatus est un phénomène naturel, conforme à la nature du français. Le peuple français préférait l’hiatus à la liaison. Dans la conversation courante on évitait la liaison et prononçait sans aucun embarras plusieurs voyelles de suite. Ce qui plaide encore pour l’hiatus, c’est qu’on considère comme tout à fait normale la rencontre de deux voyelles à l’intérieur du mot : agréable ; océan ; créer.
Ainsi, l’affirmation des grammairiens que la liaison est nécessaire pour la raison d’euphonie ne tient pas debout. A présent, l’hiatus a conquis sa place au soleil, on l’appelle la liaison vocalique. (il a euun livre)
La liaison vocalique consiste en ce qu’on prononce sans arrêt ni reprise de la voix plusieurs voyelles successives mais un léger fléchissement de la voix se fait sentir après chaque voyelle.
Dans la langue russe on trouve le phénomène analogue à l’intérieur des mots étrangers :
àîðòà, àýðîïîðò, êàîëèí.
Mais les Russes ne lient pas les voyelles qui se rencontrent d’un mot à l’autre :
Ex. : îíà / è îí; íàøà / Àíÿ; îíà / óøëà
(Une cassure se fait entre deux mots) C’est pourquoi la liaison vocalique présente une certaine difficulté pour les Russes.
En dressant le bilan, on doit dire que la liaison vocalique est un phénomène vivant, nécessaire à l’évolution phonétique de la langue, tandis que la liaison consonantique n’est qu’une tradition historique vivifiée artificiellement par les savants.
La liaison est même embarassante, encombrante pour la langue. A cause de la liaison un nombre considérable de mots français ont deux formes phonétiques : 1) – la forme ancienne, qui ne s’emploie que devant un mot à voyelle initiale, elle se termine par une consonne. C’est la forme de liaison ; et 2) – la forme moderne, due à la chute de la consonne finale ; elle s’emploie à la position finale ou devant un mot à consonne initiale . Cette forme se termine par une voyelle et porte le nom de forme absolue (ordinaire).
II. La coupe syllabique.
La syllabe est l’ensemble des sons qui se groupent autour de leur son syllabique représenté par une voyelle.
Le principe fondamental de la syllabation française : autant de syllabes que de voyelles prononcéees.
Ex. : beau – 3 voyelles orthographiques, mais une seule syllabe.
C’est pourquoi la langue française est privée de diphtongues. On peut rencontrer quelques diphtongues à l’intérieur des mots, mais cela arrive assez rarement.
Ex. : chaotique ; caoutchouc.
En dehors de ces cas nous n’avons pas de diphtongues ; si deux voyelles se rencontrent, elles forment deux syllabes (pays ; chaos ; Noël ; poète ; haîr ; souhait ; )ou l’une d’elles change en semi – consonne : cahier [ a - je ] ; où est – il ? [ wε – til ] ; ça y est ? [ sa - jε]
Les syllabes ouvertes règnent en français, tandis qu’en russe s’est la syllabe fermée qui prédomine. Pour mieux comprendre le mécanisme de la syllabation il est nécessaire de savoir que chaque consonne peut avoir trois formes (suivant sa place dans la syllabe) 1 - croissante (explosive) (ñèëüíîêîíå÷íûé) – celle qui commence la syllabe. Elle se caractérise alors par l’augmentation de la tension musculaire des organes de la parole durant toute la tenue de cette consonne. Graphiquement elle est représentée comme ‹; ⁄˚.L’intensité croît vers la fin de la consonne, elle atteint son plus haut degré devant la voyelle syllabique. La limite syllabique passe devant cette consonne.
⁄˚⁄˚
Ex. : la dame │ passe
2 – décroissante (implosive) (ñèëüíîíà÷àëüíûé) – celle qui termine la syllabe ; la tension musculaire diminue durant toute la tenue du son. Graphiquement : ›; °\. La limite syllabique passe après cette consonne.
°\
Ex. : il tape ›
3 - géminée - la consonne à deux sommets d’intensité. Graphiquement :
°\⁄˚ ; \/ ; Par ex. : ne frappe°\⁄˚ pas.
La limite syllabique divise cette consonne en deux syllabes.
Comparez la consonne « p » dans toutes les trois formes :
1 – tu tapes | mal (›- décroissante)
2 - la dame | passe (‹ - croissante)
3 – ne frappe | pas ( \/ -géminée)
Conclusion : la limite syllabique passe à l’endroit où la tension musculaire atteint son minimum. Une syllabe est une suite de phonèmes à tension croissante suivie d’une suite de phonèmes à tension décroissente. La frontière syllabique est à l’endroit où l’on passe d’un phonème implosif (›) à un phonème explosif (‹) – (›|‹).
Exemple de la syllabation :
particulièrement - [ p a r – ti – ky – ljεr – mã ]
| ‹ › › | ‹ ›| ‹ ›| ‹‹ ››| ‹ ›|
Nyrop : Syllabe est un groupe de phonèmes dominé par un son relativement plus intense que ceux qui l’entourent. L’élément constitutif des syllabes est le son syllabique.
Passy : le son syllabique et tous les autres – les sons conçonnants.
Grammont : La coupe syllabique - … « la séparation des syllabes est absolumentindépendante de la séparation grammaticale des mots ».
La consonne intervocalique ou devenue intervocalique dans la chaîne parlée appartient à la même syllabe que la voyelle qui suit.
Ex. : || Je | comp|te a| gi|r e|n ho|nnê|te homme. ||
[ – kכֿ- ta - Ʒi – râ - nכֿ- n ε - t m]
III. Enchaînement. Limites des mots grammaticaux.
Les mots français sont des unités logiques et grammaticales et non pas les unités phonétiques. Quelqu’un qui ne sait pas où commencent et finissent les mots français (c–à–d, celui qui ne possède pas le français), ne pourrait jamais le deviner en entendant parler cette langue. C’est parce qu’aucun ou presqu’aucun indice matériel ne marque la fin ou commencement du mot.
Ex. : i|l es|t ou|vert|| – i|l est| tout| vert. || [ i – ℓε – tu - vεr]
comte Rolland – contrôlant. [ k ô – tro - ℓã]
le signalement – le signe allemand. [ℓə -si – ŋa - ℓmã]
on s’en dégoûte – on sent des gouttes. [õ – sã – de - gut]
Les limites des mots français ne sont pas nettes ; le mot grammatical perd le plus souvent son indépendance phonétique dans la chaîne parlée, son accent et sa structure syllabique . D’ordinaire, les mots français se disent par groupes rythmiques, sans arrêt, et il arrive souvent qu’une syllabe est constituée par la fin d’un mot et le commencement d’un autre.
Ex. : e|lle ai|me A|dèle ; || qua|tre heures. ||
[ε - ℓ ε – ma - dεℓ] [ka - trœ:r]
L’union dans une même syllabe des éléménts appartenant aux mots différents s’appelle l’enchaînement. Il se fait même entre deux groupes rythmiques :
Ex. : Sa mère | est là. [sa - mε – rε - ℓ a ]
Ainsi, c’est l’enchaînement qui efface les limites des mots grammaticaux dans la chaîne parlée.
Dans la langue russe le mot grammatical garde son indépendance phonétique, sa structure syllabique et son accent même dans la chaîne parlée.
Ex. : õî-äèò – î – êî – ëî; à íå õî – äè - òî – êî – ëî
ãàäþê│ óáèëè (à íå ãàäþêó | áèëè)
ïîäðóã | óâåëè (à íå ïîäðóãó│âåëè)
La syllabe russe ne peut être formée que des éléments appartenant au même motgrammatical. C’est pourquoi le cas de l’enchaînement entre deux groupes rythmiques est difficile pour les Russes.
Il y a tout de même quelques indices matériaux marquant les limites des mots français :
1) – les voyelles historiquement longues deviennent brèves à la fin des mots.
2) – les assimilations consonantiques se réalisent plus difficilement à la fin des mots.
Ex. : une vache | jaune ( ∫ / ʒ)
3) – les syllabes finales des mots significatifs à l’intérieur des groupes rythmiques ne perdent
pas complètement leur accent. Voilà pourquoi on ne confond pas complètement les phrases comme :
« on s’en dé″goûte » et « on ″sent des ″gouttes ».
Les Français font recours à quelques procédés pour faire coïncider la coupe de syllabes avec la limite de mot :
1) – la non-liaison (procédé à peine perceptible). Telle est la vraie raison d’être de l’ « h » aspiré ;
2) – on insère un « e » muet.
Ex. : quelquechose de ample ; le iode :
ACCENT
Il y a des langues où l’accent est fixé. En ancien français la différence de degré entre syllabe tonique et syllabe inaccentuée a été très grande : la syllabe accentuée a dû se prononcer avec une grande intensité, et les atones ont été extrêmement faibles.
De nos jours les syllabes d’un mot français sont assez égales en intensité, il y a seulement un accent un peu plus fort sur la finale que sur les autres syllabes.
Il faut ajouter en outre que la règle qui veut que l’accent tombe sur la finale ne vaut pas
pour chaque mot d’un groupe, mais pour le groupe entier.
Ainsi, on a : un a´mi ; mais : un ami sin´cère.
Mais en dehors de l’accent normal, il y a aussi ce qu’on appelle l’accent d’insistance. Si on veut insister sur ce qu’on dit, si on veut s’exprimer avec une certaine emphase, il faut évidemment employer des moyens qui nous font sortir de la norme. L’exemple cité par Grammont « C’est épouventable » est bien fait pour illustrer ce phénomène.
Le « p » peut se prolonger en prononciation emphatique ; la voyelle [ u ] peut devenir plus longue, elle aussi. En outre, l’accent tonique et l’accent musical de cette voyelle peuvent devenir égaux à ceux de la syllabe ordinairement accentuée.
épouvantable é – pou - van - ta - ble
(sans emphase) (avec emphase)
Il y a d’ailleurs plusieurs cas à considérer :
1) - Accent d’insistance isolé
C’est "dégoutant
A)
Il a fait un vol "magnifique
(Les mots commencent par une consonne ; l’accent tombe sur la 1-re syllabe).
Elle doit être u"nique
B)
C’est un crime a"bominable
(Les mots commencent par une voyelle ; l’accent tombe sur la 2 –me syllabe).
2) - Les accents d’insistance par séries.
Ex. : Il faut se "soumettre ou se "démettre.
NB. – L’intensité est souvent marquée par des moyens syntaxiques ou lexicaux
Ex. : C’est à Londres que nous les avons rencontrés (syntaxique)
C’est mon ami à moi(lexical)
L’accent d’insistance
Ainsi, c’est une règle pour le français de ne pas avoir deux syllabes de suite accentuées,
c–à–d ; qu’un monosyllabe accentué désaccentue normalement le mot qui le précède.
On dit : un ' homme ≀ ai´mable avec un accent sur homme et un sur aimable, mais : un homme ´ bon, avec un accent sur bon et aucun accent sur homme.
Groupe rythmique
C’est un groupe de mots unis par le sens et portant l’accent à la dernière syllabe. On l’appelle parfois « mot phonétique » ou « groupe de sens ».
Le phonéticien français Maurice Grammont qui le premier a introduit et utilisé ce terme, donne la définition suivante à ce groupe : « Toute suite de mots qui expriment une idée simple et unique constitue un seul groupe rythmique et n’a d’accent que sur la dernière syllabe ».
Dans la phrase française l’accent de mot disparait ,les mots constituant les phrases s’unissent en « groupes de sens » et ne portent qu’un seul accent sur la dernière syllabe de chaque groupe. Par exemple, dans la phrase : « Tout fut grandiose/ dans ce prologue/ de la Commune// (fr.) et : « Âñå áûëî ãðàíäèîçíî /â ýòîì ïðîëîãå/ ê Êîììóíå// (russe) dans les variantes russe et frànçaise il y a trois groupes de sens, mais en français il y a également 3 accents, tendis qu’en russe il y en a 6.
Les mots-outils ne font qu’un seul groupe rythmique avec le mot auquel ils se rapportent, par ex. : les élèves, ces élèves, mes élèves, trois élèves, sur la table, sous la table, je veux partir, dites-lui, donnez-moi, de tout ce que vous lui avez dit, etc.
Les locutions figées aussi ne font qu’un seul groupe. Par ex., coûte que coûte, à tout prix, une chambre à coucher, une salle de bain, un poste de radio, un maître d’hôtel, etc.
Un seul groupe font les déterminatifs avec des déterminés qu’ils précèdent. Par ex. : un méchant garçon, strictement nécessaire, il a tout à fait bien écrit.
Les déterminatifs monosyllabiques également ne font qu’un seul groupe rythmique même quand ils sont placés après les mots déterminés. Par ex. : chanter faux, parler bien, l’oiseau bleu, le rosier blanc.
Ainsi, si un déterminant monosyllabique est placé après le mot déterminé, le dernier perd son accent, ne faisant qu’un seul groupe rythmique avec le déterminant (règle de désaccentuation). Par ex. : un tableau noir, une table ronde, un tapis vert, etc. Phonétiquement la fin du groupe rythmique est marquée d’un léger changement mélodique, de normal accent rythmique et souvent de longueur de voyelle accentuée.
Remarque:Un conseil pratique – dans la phrase française il y a autant de groupes rythmiques que de membres de proposition. ( Et n’oubliez pas que le sujet exprimé par un pronom conjoint (atone) forme un seul groupe avec le prédicat).
LE SYNTAGME
Pour exprimer une idée plus compliquée le groupe rythmique ne suffit pas. Dans ce cas – là on a recours aux unités de mots plus grandes qui s’appellent « syntagmes ». Le terme « syntagme » est largement employé par tous les linguistes de tous les pays du monde. Mais on attribue à ce terme des significations très variées.
P. ex., Passy appelle le syntagme « groupe de souffle ». Il veut dire par là qu’on ne reprend pas haleine à l’intérieur d’un syntagme. Ce terme n’est pas incorrect, mais il ne détermine pas suffisamment la nature du phénomène qu’on appelle « syntagme ».
Il y a des linguistes (p. Ex., Ferdinand de Saussure) qui considèrent le syntagme comme une structure binaire dont les éléments se rapportent comme déterminé (T) à déterminant (T').
Ex. : Il a reçu une longue lettre.
1) – il (T) – a reçu (T') – le syntagme prédicatif ;
2) – a reçu (T) – une lettre (T') ;
3) – une lettre (T) – longue (T').
Le terme « syntagme » tel que nous le comprenons est introduit par l’académicien Chtcherba :
« Le syntagme c’est un mot ou un groupe de mots grammaticaux reliés entre eux en un tout par le sens, les rapports syntaxiques, la mélodie spécifique et par l’accent qui frappe la dernière syllabe de ce groupe. Après un syntagme on peut faire une pause pour reprendre haleine ».
1) – Au point de vue phonétique le syntagme est composé d’un ou de plusieurs groupes rythmiques réunis autour d’un seul accent.
2) – Au point de vue syntaxique un syntagme peut comprendre toute une proposition, un seul ou plisieurs membres de la proposition ; le syntagme peut être binaire.
3) – La valeur sémantique du syntagme : la structure (syntaxique) d’un syntagme dépend avant tout du sens de toute la phrase ou de tout l’énoncé, de notre manière de comprendre cette phrase ou cet énoncé.
Pour diviser quelque texte en syntagmes il faut comprendre à fond l’intention de l’auteur,
ce qu’il veut faire entendre par cette phrase ou par tout le passage. Bref, la division en syntagmes dépend de notre manière de comprendre le tout sémantique.
Ex. : Elle aimait se promener (|) dans la forêt(|) seule.
Encore (|) une sonnerie.
Messieurs(|) les Français ( ,) tirez les premiers.
En russe où l’ordre des mots est plus mobile (libre) on peut donner plusieurs
significations à une même phrase en la divisant en syntagmes de plusieurs manières :
1) – ß ìîãó äàòü âàì "åãî║.
2) – "ß║ìîãó äàòü âàì åãî║.
3) – ß " ìîãó║äàòü âàì åãî║.
4) – ß ìîãó " äàòü║ âàì åãî║.
5) – ß ìîãó äàòü " âàì║åãî║
Èëè ïðèìåð èç « Åâãåíèÿ Îíåãèíà»: «Îí èç Ãåðìàíèè (|) òóìàííîé
Ïðèâåç ó÷åíîñòè ïëîäû».
L’académicien Vinogradov a tiré les conclusions suivantes de la théorie de Chtcherba concernant le syntagme :
1) – La langue ne possède pas de syntagmes tout faits (fig és). Ils se forment au cours de l’énoncé.
2) – Le sens du syntagme dépend du sens général de tout le texte.
3) - La structure du syntagme change selon le style du language (plus le style est familier, plus le syntagme est bref).
Ex. : - Style familier :
- Dépêchons : ║C’est enfantin, mais on en meurt. ║ Une pince : ║Bon. ║
Une autre║. Voilà.║ Je n’ai que de la soie plate |, tant pis. ║
Style littéraire :
Au mur pendait un baromètre suisse. ║Il l’enleva d’une main, | et de l’autre accrocha l’empoule au clou.║
4) – La division en syntagmes dépend des lois grammaticales de la langue donnée.
Ex. : impossible : je n’ai | que de la soie ;
Elle se promenait dans| la forêt seule.
5) – Les principes de la division en syntagmes sont analogues en russe et en français, mais ce qui diffère, c’est la structure rythmique des syntagmes : en russe - chaque mot significatif porte son accent, en français – les fins des groupes rythmiques. (Les synthagmes existent dans toutes les langues, mais leur structure rythmique dans de différentes langues n’est pas la même).
Ex. : Hier soir | (1) «"Â÷åðà"âå÷åðîì || (2)
après un long voyage | (1)"ïîñëå"äîëãîãî"ïóòåøåñòâèÿ | (3)
elle est arrivée | dans cette ville | (2)"îíà"ïðèåõàëà â"ýòîò"ãîðîä ||, (4)
où s’étaient écoulées| les meilleures"ãäå"ïðîòåêëè"ëó÷øèå"ãîäû
année| de sa vie || (3)"åå æèçíè || (5)
Äàòà äîáàâëåíèÿ: 2016-03-10; ïðîñìîòðîâ: 762;