III. Enchaînement. Limites des mots grammaticaux.
Les mots français sont des unités logiques et grammaticales et non pas les unités phonétiques. Quelqu’un qui ne sait pas où commencent et finissent les mots français (c–à–d, celui qui ne possède pas le français), ne pourrait jamais le deviner en entendant parler cette langue. C’est parce qu’aucun ou presqu’aucun indice matériel ne marque la fin ou commencement du mot.
Ex. : i|l es|t ou|vert|| – i|l est| tout| vert. || [ i – ℓε – tu - vεr]
comte Rolland – contrôlant. [ k ô – tro - ℓã]
le signalement – le signe allemand. [ℓə -si – ŋa - ℓmã]
on s’en dégoûte – on sent des gouttes. [õ – sã – de - gut]
Les limites des mots français ne sont pas nettes ; le mot grammatical perd le plus souvent son indépendance phonétique dans la chaîne parlée, son accent et sa structure syllabique . D’ordinaire, les mots français se disent par groupes rythmiques, sans arrêt, et il arrive souvent qu’une syllabe est constituée par la fin d’un mot et le commencement d’un autre.
Ex. : e|lle ai|me A|dèle ; || qua|tre heures. ||
[ε - ℓ ε – ma - dεℓ] [ka - trœ:r]
L’union dans une même syllabe des éléménts appartenant aux mots différents s’appelle l’enchaînement. Il se fait même entre deux groupes rythmiques :
Ex. : Sa mère | est là. [sa - mε – rε - ℓ a ]
Ainsi, c’est l’enchaînement qui efface les limites des mots grammaticaux dans la chaîne parlée.
Dans la langue russe le mot grammatical garde son indépendance phonétique, sa structure syllabique et son accent même dans la chaîne parlée.
Дата добавления: 2015-08-21; просмотров: 784;