Origine et développement de la langue.

Tous les hommes parlent. C’est la langue des sons. Il existe une grande quantité de langues dans le monde, et elles sont toutes sonores. Leurs systèmes sont différents, mais il existe des groupes de langues qui ont des liens, des traits communs. Toutes les langues du monde sont divisées en familles de langues. Il existe, par exemple, les langues slaves, romanes, germaniques etc. Toutes ces langues sont des langues indo-européennes.

On parle les langues indo-européennes sur le territoire de l’Europe et d’Asie. Cette famille compte plus de 3 mille ans et se soubdivise en II prinoipaux groupes, dont l’un est celui qui nous intéresse le plus, c’est le groupe de langues romanes. Ce sont: le français, le provençal, l’espagnol, le portugais, le catalon, le réto-roman, l’italien, le dalmate (existait jusqu’à la fin du XIX siècle), le sarde, le roumain, le moldave.

Toutes ces langues s’appelent néo-latines et ont beaucoup de traits communs. Comparez, par exemple: chevalier (fr), cabaliero (it), caballarius (lat), cavaler (roum).

Ou bien:

  N. G.
en latin filia regis
en français fille de roi
en roumain Figlia del re
en espagnol hija del rey

 

Le latin est père des langues romanes et toutes ces langues sont des langues-soeurs.

Le latin lui-même est une des langues indo-européennes.

On parlait latin en Italie, sur la péninsule d’Apennins.

A l’époque ancienne, avant Jésus-Christ (av.J.C.), c’est-à-dire, avant notre ère (av.n.è), la péninsule d’Apennins était habitée par des peuples qui parlaient les langues indo-européennes. C’étaient les tribus des Osques, Ombriens, Orecs (au Sud), Celtes (au Nord). Le centre de la péninsule, la région appelée Latium, était habitée par un peuple qui parlait latin. Les habitants de cette région s’appelaient les Latins. C’était aux X-IX siècles av. J.C. Ce peuple commence à conquérir les territoires voisins, à fonder des villes commerciales. En VIIIe siècle av.n.è. la plus grande ville de cette nation devient Rome (Roma en latin). Depuis ce temps-là les Latins commencèrent à s’appeler les Romains.

La puissance des Romains grandissait de siècles en siècle. Au IIIe s. les Romains occupaient presque tout le territoire des Apennins.

Le processus pendant lequel l’influence des Latins se répandait sur la péninsule et les îles voisines s’appelle l’époque de la latinisation.

Après avoir convaincu la péninsule les Romains commencent à envahir le territoire de l’Europe, ainsi que le Nord de l’Afrique, et les romaniser. Cette romanisation commence après le IIIe siècle av.J.C. On l’appelle encore expansion.

Les Romains viennent en Ibérie (vieux nom de l’Espagne), en Gaule (la France d’aujourd’hui), dans les Nord des Balcanes, en Afrique.

Les peuples vaincus assimilaient peu à peu la culture et la langue des vainqueurs, c’est à dire, la langue latine.

Il ne faut pas croire pourtant que toutes les langues des pays vaincus diparurent d’un coup.

Les langues des peuples, des tribus existaient des siècles et des siècles parallèlement au latin. La disparition de n’importe quelle langue est un processus très lent et long. En disparaissant peu à peu les langues vaincues influencaient à leur tour le latin, chaque langue à sa propre manière. C’est pourquoi, une langue latine dinna, par suite de l’influence des langues vaincues 11 nouvelles langues différentes, dites romanes.

 

1.2.Romanisation de la Gaule (du III-e sicèle avant J.C. jusqu’au V-e siècle de notre ère.)

Avant la romanisation, la Gaule était peuplée par beaucoup de peuplades dont la plupart des noms demeurent inconnus maintenant. Nous savons seulement que dans le Sud-Est du pays il y avait les Ligures, au Sud-Ouest – les Ibères et les Aquitains. Marseille, Nice, Narbonne étaient des colonies grecques commerciales et les Grecs influençaient la culture et la langue du Sud de la Gaule.

Le reste du pays était pueplé par les tribus gauloises ou celtiques. La plus grande partie du pays était peuplée par des Gaulois, d’où vient son nom – la Gaule.

De mos jours, il y a des peuples qui ont pris leur origine des Celtes, ce sont, par ex., les Irlandais. Il y avait des Celtes en Ibérie, dans la vallée du Danube, dans les îles irlandes.

En Gaule, les Celtes étaient mal unifiés, il y avait une grande quantité de peuples indépendants. Vers le commencement de la romanisation on comptait en Gaule 330 peuples celtiques environ. Il existait également beaucoup de langues celtiques qui étaient un peu différentes les unes des autres. Car il y avait beaucoup de tribus indépendantes, il y avait beaucoup de dialectes. Les tribus vivaient dans des clans. Il n’y avait presque pas de grands peuples, c’était, par excellance, de petites tribus qui avaient des noms particuliers. (Le plus souvent elles se battaient).

Le territoire de la Gaule était riche. Il y avait beaucoup de bêtes sauvages, de poissons, de grandes forêts. Bien souvent les tribus coupaient la forêt, faisaient des routes où elles voyageaient à pied, à cheval ou sur de beaux chars. Les chars étaient employées souvent pendant les guerres. Il y avait des villes, mais elles n’étaient pas nombreuses. Presque tous les Gaulois vivaient dans les villages. Ils habitaient des huttes ou des cabanes de bois ou de terre. Leurs toits étaient en paille. Pas de fenêtres dans les maisons, pas de cheminées. L’air et la lumière n’entraient que par la porte. On chauffait les maisons, et la fumée sortait par un trou, pratiqué dans le toit. Les villes n’étaient pas grandes. La plupart étaient fondées là où il y avait des communications (les belles routes, les fleuves etc). Beaucoup de villes d’autrefois sont des villes modernes. Par exemple, Paris, c’était Lutèce, capitale de la tribus celtique Parisii. La construction des maisons en villes était la même que dans les villages. Mais les villes étaient plus fortifiées, c’étaient la seule différence entre les villes et les villages. Beaucoup de tribus gauloises étaient nomades. Quand on ne se battait pas on chassait. Il y avait très peu de tribus qui faisaient l’élevage et cultivaient la terre. Les gens étaient habillés en peaux d’animaux tués à la chasse. Ils faisaient des objets domestiques, de la poterie. Il y avait même des spécialistes en bijouterie. Les archéologues ont trouvé des monnaies métalliques fabriquées à cette époque. Les Gaulois avaient des haches et des pieux. La culture des Gaulois était basse, ils n’avaient pas d’écriture. Après les Celtes sur le territoire de la France on trouve beaucoup de monuments en pierre - des dolmens et des menhirs. On les appelle des monuments mégalithiques (du grec: megas- grand et lithos- pierre ; menhir- du celt.: men- pierre, hir- long; dol- table). On suppose qu’ils servaient de tombeaux, de sépultures. Les Gaulois croyaient que le mort continuait à vivre dans un autre monde et qu’il fallait l’ensevelir avec ses armes, son char, ses bijoux. A l’époque ancienne, ses ambactes (esclaves, valets) et ses femmes se donnaient la mort pour l’accompagner dans l’autre monde. Les Gaulois étaient braves, ils se battaient acharnement.

Surtout, ils n’aimaient pas les Grecs qui occupaient le Sud de la Gaule, et les attaquaient souvent en voulant les chasser du pays.

Au deuxième siécle av. J.C. ces attaques deviennent très acharnées. Les Grecs ne purent plus résister eux-mêmes et appelèrent au secours les Romains. Les Romains vinrent, vaincurent et s’installèrent là-bas eux-mêmes.

Après avoir vaincu une partie du territoire de la Gaule, les Romains sentirent leur appetit grandir. Ils appellèrent ce territoire Provance. C’était ce qui n’appartenait pas à la Métropole. L’origine de ce mot est greque. D’autres territoires vaincus, d’autres «provinces» ont reçu leur nom, mais la première province a gardé le nom de Provence jusqu’à nos jours.

Les Gaulois ne résistaient pas aux Romains. Et à partir du deuxième siècle les Romains commencent à pénétrer dans le reste du pays. D’abord c’était la pénétration pacifique (au Sud).

Au deuxième et au premier siècle av. n.è. l’empire Romain était au comble de sa puissance. Les Romains établissaient leur commerce dans le Sud de la Gaule, créent des Théatres et des bains (qui étaient bien répandus à Rome). Ils construisent des écoles et des églises pour installer partout leur culture et leur religion. Les Romains n’oublient aussi de fonder dans les villes gauloises leurs garnisons militaires. La pénétration pacifique consistait donc en instauration de la culture dans le pays et aussi de l’armée.

Les nobles Gaulois changèrent leurs costumes. Ils portaient des toges (des tuniques) comme les Romains. Ils adaptèrent l’écriture des Romains.

Comme pays, la Gaule était riche. Ses terres étaient fécondes. Des marchands, des négociants, des horticulteurs étaient les colons.

Par l’intermédiaire des soldats la langue latine commence à pénétrer peu à peu la population urbaine (des villes) au Sud.

Les Romains organisaient des expéditions militaires pour faire obéir le reste du pays. Les Gaulois du Nord résistaient longtemps, mais cette résistance n’était pas opiniâtre. Les tribus n’étaient pas unifiées, l’armée romaine était mieux organisée, plus forte. Les forces n’étaient pas égales. Mais quand-même il y avait des tentatives de résistance des Gaulois. En année 54 av. J.C. eut lieu un grand massacre au Nord de la Gaule. C’était une des dernières tentatives des Gaulois de se libérer. Après ce massacre les Romains commencèrent une guerre régulière pour conquérir le pays. En 53 eut lieu une des dernières batailles entre las Romains et les Gaulois près de la ville Tongres (Belgique actuelle). Le chef des Gaulois, Ambiorix, fut vaincu par César, mais put lui échapper. Pour commémorer cet évènement, à la place centrale de Tongres fut érigé plus tard un imposant monument à ce brave chef des Gaulois.

Il est largement connu aussi le nom d’un autre chef gaulois, Vercingétorix. Issu d’une noble famille arverne, il fut un moment l’ami de César. Mais, quand éclate en 52 la grande révolte de la Gaule, Vercingétorix, malgré l’opposition de nombreux chefs, convainc les Gaulois de réaliser leur union. Il défend avec succès Gergovie, mais est enfermé par César dans Alésia. Une armée gauloise venue à son secours ne peut le délivrer, et il se rend à son vainqueur. Conduit à Rome, il est executé au terme d’une captivité de six années, après avoir figuré dans le triomphe de César. Vers l’année 51 av. J.C. la Gaule fut conquérie toute entière.

Etant venu dans la Gaule César remarquait bien tout ce qui l’entourait dans ce pays. Plus tard il écrivit ses notes: «Commentaires sur la guerre en Gaule». Et grâce à lui, en lisant ses notes nous apprenons aujourd’hui comment vivaient les Gaulois auparavant.

César nous parle de la nature de la Gaule, il décrit en menus détail les moeurs de ses habitants. Pour nous donc, César n’est pas seulement conquérant du pays, mais aussi son historien. Il nous donne une idée plus ou moins précise sur la vie des Gaulois.

Pendant un siècle encore les Gaulois se révoltent de temps en temps, mais ces tentatives sont assez faibles et peu efficaces.

Depuis l’année 51 av. J.C. la Gaule est de plus en plus romanisée.

1.3. L’ancien français (IX-XIII siècles)

 

Vers le IX-me siècle sur le territoire de la Gaule du Nord parallèlement à la création de l’Etat féodal français se forme la langue de la population française, appélée à la période la plus ancienne de son existence “ancien français”. (et parfois IX-XI siècles – le “très ancien français”).

Cette langue a trouvé son reflet dans des documents à partir du IX-me siècle (comme, par ex., Les Serments de Strassbourg[1]-842), mais ces documents sont encore très rares pour nous donner une idée précise sur le système de cette langue. En fait, cette langue n’est accessible à l’étude systématique qu’à partir du XI-me siècle, les monuments (documents) de cette période étant nombreux.

L’ancien français n’était qu’une unité de nombreux dialectes. La période dialectale était caractéristique (propre) à toutes les langues qui se développaient en conditions de l’existence de l’Etat féodal. La langue française se formait justement en telles conditions.

La France féodale des X-XI siècles se divisait en plusieurs principautés (f.- êíÿæåñòâ) qui menaient des guerres infinies. Mais à partir du XI siècle se trace la tendance de la création des unions féodales plus importantes. Au Nord se trouvait le Comté de Flandre, capitale Lille, unissant Boulogne, Arras, Douai, Montreuil. Il tachait toujours d’élargir son domaine (ses possessions) à l’Est et au Nord-Est.

A l’Ouest de la Flandre se trouvait le duché de Normand (capitale Rouen), qui était vers le milieu du XI-me siècle un Etat féodal bien développé, centralisé, possédant une armée forte et luttant constamment pour l’élargissement de ses frontieres.

A l’Ouest de la Normandie était situé le duché de Breton (Bretagne), indépendant du pouvoir royal (capitale Rennes).

Au Sud-Ouest s’étendait le duché d’Anjou, assez puissant au XI-me siècle (capitale Angers).

A l’Est se trouvait le comté de Champagne (capitale Troyes) qui à la première moitié du XII-me siècle s’unit avec le comté de Blois, de Tours et de Chartres, situé au sud de la Normandie.

Au sud-est s’étendait le Duché de Bourgogne (capitale Dijon). Le Sud du pays appartenait à la «Monarchie d’Aquitaine» (capitale Poitiers), tout à fait indépendante du roi de France (au bassin de la Garonne).

Les domaines royaux (ou le royaume) de la France se trouvaient au centre de la France et ne consistaient que de Paris, Orléans, Poissy, Saint-Lys, Etampes, Arpajon, Bourge.

Le domaine royale était entouré de tous les côtés par des féodaux (seigneurs) beaucoup plus forts que lui. Vers la fin du XI-me siècle le territoire du royaume n’était pas considérable, et au point de vue politique n’avait pas de grand poids.

Les dialectes français avaient beaucoup de commun, malgré le fait que dans chaque petit domaine on parlait un français particulier. Le plus souvent la différance consistait en manière différrente de la prononciation (c’est à dire – en phonétique), plus rarement – en grammaire (par. ex., les verbes à la I-re personne du pluriel ont reçu dans de certains dialectes la terminaison – omes, dans d’autres – om ou ons etc.).

On divise d’habitude tous les dialectes en deux grands groupes: 1) – langue d’oil (ou bien langue d’oui) et 2) – langue d’oc.

Oil et oc – ce sont deux manières de la prononciation du mot «oui». On le prononçait «oil» au Nord et «oc» au Sud (de la Loire).

 

Les dialectes de la langue d’oil sont:

Le normand, le picard, le wallon, le champenois, le lorrain, le franc-comtois, le bourguignon, le poitevin, le francien (ou dialecte de l’Ile-de-France) qui devient plus tard la langue littérataire, puis- la langue politique de toute la France.

 

Les dialectes de la langue d’oc sont:

Le gascon, le catalan, le languedocien, le limousin, le provencal, le dauphinois, le savoyard.

Nous n’allons pas examiner tous les dialectes, prenons seulement quelques exemples:

 

 

latin vulgaire langue d’oc langue d’oil
pira (m) (cl.-pirum) pera peire > poire
Cantat canta chante(t)
aqua(m) aigo eau(e)
pratu(m) prat pré(t)
clave(m) clau clé(f)
equa(m) ega ive (ancien fr.) jument (fr.mod.)
Oves ouaille brebis

 

Le français moderne s’est développé à la base de la langue d’oil; et la langue d’oc a donné le provençal.

Contrairement au français moderne, l’ancien français avait d’abord une sphère d’emploi bien étroite, car c’était avant tout une langue orale (une langue de communication orale). En France féodale, comme dans les autres Etats de l’Europe, les fonctions de la langue d’état accomplissait le latin, qui était la langue d’affaire, de science, de culture et d’église.

On a commencé à employer l’ancien français assez tôt dans la littérature cléricale. C’étaient des vies des saints, des calendriers, des traductions de l’Ecriture sainte etc.

Les monuments les plus anciens de ce genre sont: “Cantilène de Sainte Eulalie” – (884),“Passions du Christ” (Xs.),“Vie de Saint Léger” (Xs.),“Fragment de Ionas”(Xs.). Le clergé employait l’ancien français pour la propagande religieuse dans la population qui ne comprenait plus le latin.

Au XI-me siècle l’ancien français devient langue de la littérature. Les XI-XIII-mes siècles étaient surtout féconds pour le français. On écrit des romans, des poésies, des fabliaux, des chroniques, des chansons de geste dont la plus célèbre est la “Chanson de Rolland” (1100-1125). Au XII-me siècle naît la littérature courtoise. A cette période se rapporte l’oeuvre des poètes et écrivais connus dans toute la France, comme Marie de France, Wace (ouace), Garnier de Pont-Sainte-Maxence, poètes lyriques, comme Conon de Béthune, Chrestien de Troyes, Gace Bruslé, Blondel de Nesle et beaucoup d’autres.

A partir du XIII-me siècle, surtout au Nord, apparaît la littérature des villes (de ville) – la littérature bourgeoise. Elle est caractérisée par le développement des genres dramatiques – miracles, farces,jeux. Farces et jeux sont des germes de la comédie. (“farce” provient de “farcir” – “garnir”, “remplir”, car elles étaient représentées avec des miracles, dans l’entre-acte).

Une grande expansion reçoivent les fabliaux (petits contes en vers), et le “Roman de Renart”, proche d’après son style et son contenu aux fabliaux.

Le lyrique courtois, chevaleresque, cède sa place au lyrique urbain (de ville). Les plus grands poètes urbains étaient Rustebuef, Adam de la Halle et Jean Bodel.

Au XIII-me siècle apparaissent les premères oeuvres en prose – des chroniques. Jeoffroi Villehardouin de Champagne et Robert de Clari (né en Picardie) donnent la description détaillée de la quatrième Croisade, terminée par la conquête de Constatinople.

Peu à peu, les fonctions de l’ancien français, comme d’une langue écrite, s’élargissent. Dès la fin du XII-me siècle et le commencement du XIII-me siècle il pénètre dans la correspondance d’affaires administratives, dans les documents juridiques, c’est-à-dire, - devient une langue d’affaire, parallèment au latin. (D’abord au Nord, en Picardie et au Nord-Est, en Lorraine; dès la deuxième moitié du XIII-me siècle – à l’Ile-de-France). Mais il s’impose définitivement comme langue d’affaires seulement au XVI-e siècle.

 

1.4.Le moyen français (XIV-e - XVII-e siècles.)








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