LA PERIPHASE

La périphrase – c’est un procédé qui consiste à exprimer par plusieurs mots ce que l’on pourrait (aurait pu) dire en un seul. (du gr. – « parler par circonlocution »). Figure qui consiste à exprimer une notion, qu’un seul mot pourrait désigner, par un groupe de plusieurs mots. « Le prince des critiques » était en ce temps, et l’est encore, une périphrase courante comprise de tout le monde pour désigner Jules Janin » (Gautier).

Dans la périphrase les mots s’emploient d’une part au sens propre : « capitale de la France » (pour Paris) ; l’autre part au sens figuré : « la ville de lumière » (pour Paris) ; « le printemps de lavie » (pour la jeunesse) ; « messagère du printemps » (l’hirondelle). Ce sont des périphrases métaphoriques.

Il existe des périphrases métonymiques : « l’acier destructeur » (pour l’épée) ; les périphrases euphémiques (l’euphémisme – adoucissement d’expression) ; p. ex. : « dormir son dernier sommeil » (être mort).

Dans la langue de la science dont le but est l’énonciation précise, on n’emploie que les périphrases stables. Ce sont des périphrases qui remplacent le pronom personnel de la I-re personne dans les ouvrages scientifiques ou dans le discours de l’orateur. P. ex., « l’auteur de ce livre ; … celui qui écrit ces lignes. » etc.

Le style publiciste se distingue par les périphrases de valeur d’appréciation qui ont rapport à la vie sociale et politique.

« Et les philantrophes de l’industrie de profiter des chômages pour fabriquer à meilleur marché » (Lafargue) – le mot « industriels »est remplacé par la périphrase « les philantropes de l’industrie » qui implique une allusion ironique à la théorie opportuniste qui dit qu’il n’y a pas de contradiction de classes entre les capitalistes et les ouvriers.

La périphrase qui caractérise Jean Jaurès comme « le tribun du peuple à la culture encyclopédique » implique une valeur d’appréciation très élevée.

Parfois les périphrases du style publiciste de création individuelle deviennent clichés. P. ex. : « les deux cents familles » - la périphrase stable pour désigner les monopolistes français.

Dans la langue des belles-lettres les périphrases sont de types différents d’après leurs fonctions les plus variées.

En France, la périphrase était d’un emploi large au XVII-e siècle, sous le règne de Louis XIII, à l’époque de la tendance du « style précieux » où l’aristocratie mondaine désireuse à s’opposer au peuple s’est ingéniée à remplacer les mots de l’emploi commun qui lui paraissaient vulgaires par les périphrases euphémiques du type de : « l’élément liquide » (pour l’eau), « l’instrument de propreté » (le balai).

Le jargon précieux est fixé dans les ouevres littéraires de l’époque, dans la poésie et des romans. Les classiques du XVII-e et du XVIII-e siècles faisaient recours à la périphrase conditionnéee par la poésie classique. Dans le genre élevé (la tragédie, l’ode, l’épopée) les objets et les phénomènes du monde physique étaient désignés par les périphrases. P. ex. : « Mon oisive jeunesse sur de vils ennemis a montré son adresse » (Racine, « Phèdre » - monologue d’Hippolite) – « vils énnemis » - les animaux.

Au XVIII-e siècle la périphrase devient traditionnelle. Au XIX-e siècle les romantiques et les réalistes se mettent à lutter contre la périphrase. Stendhal disait : « Faut – il chercher la vérité pour la cacher sous la périphrase ? »

7) – L’IRONIE

Parmi les tropes l’ironie ocuppe une place à part. L’ironie c’est un contraste fortuit (étrange, inettendu) qui ressemble à une moquerie insultante. C’est avant tout l’emploi du mot au sens positif avec une nuance d’appréciation négative. La force terrible de l’ironie dépend de l’opposition du sens nominatif du mot avec celui du contexte qui met en relief leur contradiction. Lorsque on dit : « Vois êtes bien aimable » à un homme qui vient de commetre une grossièreté, cela veut dire une antiphrase ironique. En second lieu, au sens plus large du mot, on appelle ironique la construction du discours qui est positive en somme, mais qui a une valeur d’appréciation négative.

L’ironie est de large emploie dans la langue parlée familière, souvent elle est mise en relief par l’intonation.

Elle fait partie du style scientifique quand l’auteur engage une polémique.

En qualité du moyen d’appréciation elle est de large emploi dans le style publiciste et dans les belles-lettres.








Дата добавления: 2015-08-21; просмотров: 1119;


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